Cette animation est née d'une réflexion autour d'un texte en écriture de Laurent Roth, appelé Minyan. Ce texte dialogué, destiné au théâtre ou à l'opéra, parle de la difficulté d'être enfant de déporté. Etre enfant de déporté, être enfant d'Auschwitz, c'est être soi-même un survivant. C'est aussi, dans le silence du père sur son expérience, affronter une énigme. C'est grandir dans le non-dit. C'est vivre l'Oedipe et la puberté à l'ombre des camps.
Laurent Roth évoque des souvenirs d'enfance : son enfance, quand il regardait son père conduire et qu'il était fasciné par les chiffres tatoués sur son bras ; mais aussi l'enfance de son père, ses vacances sur la côte normande, l'été 1939, le bonheur perdu.
Pour cette animation, j'ai traduit dans un allemand de pacotille deux phrases du texte de Laurent Roth : Je jouais dans le sable et Je voyais les numéros sur le bras de mon père. J'ai associé les souvenirs des camps et les évocations du bord de la mer. La mer : sur une plage on entend un enfant appeler son papa, on voit des peintures de bouées dauphins. Les camps : ombres humaines, chiffres inscrits, chifffres psalmodiés.
Deux précisions, pour finir : Laurent Roth s'est converti au catholicisme, ce qui explique la première image. D'autre part, j'ai associé des statues antiques et des tatouages de chiffres pour interroger la relation entre l'héritage humaniste et le nazisme.

 
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